EX-ENTREMONT-ALLIANCE Une centaine d'éleveurs entre espoir et découragement
Les ex-livreurs d'Entremont qui ont refusé d'adhérer à Sodiaal se battent pour trouver un débouché à leur lait dont la collecte sera suspendue fin juin.
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Souvenez-vous, fin 2010. Après des mois d'incertitudes et de tensions, Sodiaal reprenait Entremont-Alliance et proposait à ses livreurs de devenir coopérateurs. Une majorité a accepté. Pour les autres, environ 150 éleveurs, Sodiaal s'est engagée à maintenir la collecte durant dix-huit mois. Un délai qui expire fin juin.
Des solutions ont été trouvées pour les bio, que Sodiaal ne souhaitait pas reprendre. En mars dernier, la coopérative a relancé les autres en leur proposant à nouveau d'adhérer aux mêmes conditions que celles qui sont actuellement offertes à tous les éleveurs. Fin mai, une trentaine avait décidé de s'engager.
Un contexte défavorable
Sur le terrain, Sodiaal a pu constater que certains ont acheté leur propre tank à lait pour remplacer celui qui appartient à la laiterie et qui sera enlevé début juillet. Mais que deviendra leur lait ?
Ces éleveurs se sont regroupés en créant deux Sica et restent très discrets sur leurs projets. L'une, dans l'est de la Bretagne, regroupe une soixantaine de producteurs et tenterait de vendre du lait UHT à Leclerc. L'autre rassemble 25 éleveurs du Finistère et a déposé sa propre marque. Elle ne dit rien sur les débouchés envisagés.
À un mois de l'échéance, les projets semblent sur les rails, aux dires des éleveurs impliqués. Mais il n'est pas sûr que tout soit prêt le 1er juillet. Les tensions actuelles du marché, notamment sur le lait UHT, créent un contexte défavorable. Personne ne cherche de lait supplémentaire. Reste l'espoir que Sodiaal n'interrompe pas la collecte à la date prévue. L'entreprise dément cette possibilité et les enlèvements de tanks pourraient mal se passer localement.
Les éleveurs qui ont refusé l'offre de Sodiaal risquent un réveil difficile. Certains ont déjà arrêté leur activité laitière, avant même l'heure de la retraite. D'autres l'envisagent sachant qu'ils n'auront peut-être pas d'autre solution.
PASCALE LE CANN
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